Je ne sais pas vraiment qualifier un gars qui plante l’équipe, au risque d’un forfait, sans prévenir à 7h00 du matin, alors que la veille encore il assurait être présent en temps et en heure. Des noms d’oiseaux peuvent voler ici et là, d’autres encore empreints d’une vulgarité extrême que j’affectionne parfois viennent à l’esprit, d’autres enfin teintés d’une violence capable de liquéfier une honnête cervelle avant qu’elle s’écoule par les oreilles dans une ambiance sonore feutrée genre Rammstein. Je ne sais vraiment pas quoi choisir, en tout cas Simon V. si tu me lis, sache que tu ne fais plus partie de l’équipe de D5. C’est donc à seulement deux filles Marie et Aurore et trois gars Dominique, Reno compote de dos et Jocelyn que nous nous enfonçons dans le brouillard oppressant qui enveloppe le chemin tortueux qui mène jusque Leforest.
Pour la première fois en interclubs j’assume la place de joueur numéro 1 (il a fallu en descendre des divisions pour en arriver là). Mon adversaire est facile à cerner, un bourrin tel que je l’étais quand j’en avais encore la force et je remporte enfin un simple depuis plusieurs saisons. Notre bleue bite de la journée est Aurore, alignée en mixte avec Reno compote de dos. Que c’est amusant de voir ce dernier enlever son harnais de métal et gambader au vent tel Forrest. Bon c’est juste une ceinture dorsale en mousse, mais il nous fait craindre le pire, en grimaçant entre chaque point et en concédant le premier set, incapable de profiter de la bonne volonté d’Aurore. Heureusement sa performance digne de l’actor’s studio ne masque pas longtemps sa bestialité hors norme, il tente à deux reprise d’énucléer sa pauvre adversaire. C’est ainsi que les deux sets suivants sont remportés avec facilité.
Marie a magnifiquement rempli son rituel de la gagne : la veille au soir elle nous a préparé une magnifique tarte aux pommes avec de la cannelle en abondance et c’est important la cannelle avec les pommes. C’est pourquoi, sans jamais mettre les pieds à l’entraînement depuis des temps immémoriaux, elle emporte la décision en deux sets ridicules. Dominique nous apporte enfin le point décisif de manière magistrale en joueur 3, c’est à dire en deux sets. Il ne nous reste qu’à soigner notre point-average. Reno entame un nouveau numéro de martyr tellement convaincant que je lui conseille de lever le pied, mais il décide néanmoins de perdre en trois sets alors que deux auraient largement suffi. Pour finir Dominique et moi gagnons le double homme malgré le problème récurrent de passage à vide du deuxième set. Enorme il s’agit de notre premier match gagné en double en compétition.
5/1 enfin une division à notre mesure !
Pendant ce temps, Aurore a le temps de prendre une baffe contre une très bonne joueuse de Leforest. Rassure-toi jeune enfant, c’est le lot de chaque bleue-bite. Dominique le stratège me fait part d’une option que je caresse honteusement moi-même, quitte à perdre autant que Reno bouillie de dos le fasse face (Uh uh uh - fasse face) en tant que joueur numéro 1, c’est quand même moins humiliant. Il se prend donc une dérouillée. Puis c’est au tour du mixte Marie et Dominique d’en prendre une, malgré un second set nettement meilleur que le premier. J’entame le match contre le joueur numéro 2 et je laisse énormément de force dans le gain du premier set, mes hurlements ne sont plus d’aucune utilité dans les deux suivants perdus (ça fait rire les spectateurs c’est déjà ça). Et c’est dommage parce que dans l’intervalle, Dominique toujours aussi impérial, remporte son match en deux sets secs. Ensuite Reno et moi - sans voix pour le coup - forçons la décision, malgré un premier set concédé, grâce à une partition sans faute de Reno, notamment un point aérien qui nous prouve à tous que son mal de dos n’est qu’une simulation honteuse à des fins plus qu’obscures. Comment un mal de dos serait-il capable d’amoindrir durablement Reno, un gars capable de confectionner un manteau de fourrure dans un ours vivant ?
Il n’en reste pas moins que nous endurons des souffrances incroyables pour arriver à perdre 4 à 2, merde, et il paraît que le niveau a baissé en départementale !
A peine le temps de récupérer, Dominique et moi commençons le double homme, ainsi que Marie le simple dame. Le premier set est d’une facilité déconcertante, une fois encore nous calons dans ce foutu deuxième set, et nous prenons un retard que nous ne rattrapons pas dans le troisième. Marie écarlate est encore sur le terrain à batailler telle une walkyrie à cheveux mi-longs face à une fille en jupe. Et malgré la fatigue, elle remporte son duel au physique (le rituel de la tarte est très puissant je vous le dis, seul celui du cannelé combiné à la meringue peut lui être opposé). Quant à moi j’entame la dernière étape de mon marathon par le simple 1.
Qu’il me soit permis ici d’adresser un bref hommage. Hum hum. Edern, lui entre tous que j’insulte toutes les semaines signe d’une indéfectible affection, lui qui est Alfred lorsque je suis Bruce Wayne, lui unique membre et fondateur de mon fan-club, lui dont les boucles de pâtre grec affolent les places financières, lui qui compense son absence totale de technique par un physique monstrueux, lui qui représente ce que la noble caste des attaquants déteste par dessus tout : le gars qui ramène tous les volants, lui dont l’obséquiosité n’existe que dans les romans de la Comtesse de Ségur, lui qui fut mon dernier sparring partner, mardi dernier. EDERN, merci.
Mon adversaire du jour n’a rien à voir avec Edern, d’ailleurs il a un jeu qui se rapproche énormément du mien, hyper stéréotypé, basant ses points sur la puissance de ses dégagés. Et je le gagne à la Edern avec une technique et des cris de meilleure qualité, quand même. Service long, dégagé fond de court, amortie croisée, dégagé fond de court, smash. Du shadow quoi, moi qui déteste ça, et physiquement jamais je n’aurais pu tenir sans le souvenir cuisant de ma déconfiture face à Edern - fils de personne, béni soit-il - mardi dernier. Heureusement ça ne dure que deux sets surtout pour les oreilles des fâcheux dont un qui vient se plaindre de mes manifestations vocales. Du coup je n’ai pas le temps de voir l’ultime rouste que prend Reno marmelade de dos en simple 2, ni celle de Dominique en simple 3. Quant à celle d’Aurore et Reno, à peine le temps de prendre une douche qu’elle cuit encore sur leurs joues honteuses. C’est bête hein...
Il n’en reste pas moins que nous endurons des souffrances encore plus incroyables pour arriver à perdre 4 à 2, merde, et il paraît que le niveau a baissé en départementale !
Malgré deux défaites la journée a été des plus agréables. Chacun a donné le meilleur de lui-même, enfin tous ceux qui se sont levés pour honorer les couleurs du VOC et ça fait plaisir de voir des gens respecter leurs engagements. Seule la garantie qu’on peut compter les uns sur les autres récompense les efforts de chacun. AMEN ! Aurore est en rodage, Reno compote de dos, Dominique confirme tout le bien que je pense de lui (même en double avec moi !), Marie fait jouer le vice et l’expérience (qui souvent sont liés), et je suis moi-même très satisfait de moi-même, comme d’habitude.
Enchaîner six matches de rang dans une journée est tout de même physiquement très éprouvant. Leforest et Oignies doivent être les gros morceaux de la D5 (sinon on est foutu de descendre en D6 l’année prochaine). Je pense que dès que Jean-Marc sera rétabli, quand on aura un ou deux joueurs supplémentaires ET fiables dans l’équipe chez les garçons, quelques automatismes affinés en double, nous deviendrons l’épouvantail de ce groupe. Personnellement je commence le mois prochain un énorme travail en ce qui concerne ma nuisance sonore, j’en ai marre de faire rigoler des salles de sports entières.
Une victoire, deux défaites.
En détail (les victoires du VOC sont en gras) :
Boulogne | 5/1 | Henin-Beaumont |
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Jocelyn KOLASA | 21/12 - 21/15 | |
Renaud DESFACHELLES | 10/21 - 21/18 - 15/21 | |
Dominique DECOUT | 21/14 - 21/13 | |
Marie-Laure HUMBLOT | 21/13 - 21/12 | |
Aurore S./Renaud D. | 18/21 - 21/9 - 21/12 | |
Dominique D./Jocelyn K. | 21/18 - 16/21 - 21/18 |
Boulogne | 2/4 | Leforest |
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Renaud DESFACHELLES | 12/21 - 14/21 | |
Jocelyn KOLASA | 22/20 - 11/21 - 16/21 | |
Dominique DECOUT | 21/15 - 21/11 | |
Aurore SEGERS | 21/13 - 21/12 | |
Marie-Laure H./Dominique D. | 7/21 - 16/21 | |
Renaud D./Jocelyn K. | 13/21 - 21/5 - 21/8 |
Boulogne | 2/4 | Oignies |
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Jocelyn KOLASA | 21/17 - 21/19 | |
Renaud DESFACHELLES | 16/21 - 11/21 | |
Dominique DECOUT | 13/21 - 5/21 | |
Marie-Laure HUMBLOT | 22/20 - 12/21 - 21/12 | |
Aurore S./Renaud D. | 6/21 - 11/21 | |
Dominique D./Jocelyn K. | 21/13 - 12/21 - 15/21 |