Lors de l’assemblée générale du club j’ai fanfaronné (je ne sais faire que ça) en proclamant que l’objectif des loisirs du VOC serait de terminer premier des interclubs départementaux de D4. Lors de la 2e journée nous prenons la tête du championnat devant Aire et Verquin, et nous consolidons même notre avance au cours de la 3e journée. Cependant Verquin, à l’affût du moindre faux-pas, nous talonne et se permet d’écarter Aire de la course au titre. Comment ça ce n’est QUE de la D4 ? Il y a de la stratégie et de l’analyse à tout niveau de jeu ! Bref ce dimanche nous affrontons Croisilles et Verquin pour le gain du titre. Tout le monde se lève super tôt pour être à Leforest à 8h30, et puis finalement on arrive à 8h00. Ca roule bien le dimanche à cette heure-là par ce froid-là.
Nous commençons donc la journée contre Croisilles qui arrive en même temps que nous, eux aussi ont dû faire appel à Mappy pour leur itinéraire. Les adversaires de Patrick et Ricou leur permettent de s’échauffer comme il faut, et de marquer les deux premiers points du V.O.C. Patrick paraît souffrir à un moment, mais il grimace parce qu’il n’est pas satisfait de lui ! Kevin se lance dans l’arène avec une nouvelle nuit blanche au compteur. On se souvient tous que Kevin est extrêmement silencieux, ce qui n’est pas ordinaire pour un loisir du V.O.C. En fait c’est faux : Kevin est bavard comme une pie sous gurosan, mais il a la capacité extraordinaire de dormir les yeux ouverts. Pour preuve ses paupières écarlates dont on pourrait croire, à tort, qu’elles sont la conséquence d’une ingestion massive de produits psychotropes par inhalation, pas du tout, c’est parce qu’elles sont à vif à force d’être insuffisamment fermées. C’est donc en dormant qu’il commence admirablement son match. Il fonctionne comme un moteur de 103 SP sous éther, une accélération foudroyante en début de match (il mène jusque 8/2 !), puis commence à avoir des ratés en laissant de justesse le gain du premier set à un adversaire qui n’en demande pas tant, jusqu’à l’asphyxie totale et le moteur en rideau en cédant le second set et le match. Le manque de compétition est de moins en moins une excuse valable, vu le nombre impressionnant de défaites officielles qu’il a à son actif. Encore un an et il rejoindra mon niveau, c’est dire !
Charlotte, notre arme fatale de la troisième journée entre à son tour dans la sarabande face à la favorite de la rencontre, qui ne joue certes pas en jupe, mais qui est... classée. Et c’est pas ordinaire chez les filles. Manque de bol, les chiffres ne mentent pas ce coup-ci, et l’arme fatale s’enraye, même pas le temps de décharger son six coups, qu’elle chope deux sets en plein crâne. Fatal. Reste les deux doubles, en messieurs je suis aux côtés de Guillaume face à mon adversaire de l’année précédente ce brave Thomas, qui veut toujours m’affronter, et du tombeur de Kevin. Et comme toujours dans ces cas-là je pompe littéralement toute l’énergie vitale de mon partenaire, qui de son côté adopte la vivacité de la limace par temps sec. L’essentiel c’est que sans réelle difficulté nous emportons le match et faisons pencher la rencontre en notre faveur. Dans le même temps Jim et Marie-Laure nous permettent, en deux sets secs s’il vous plaît, de disposer des deux points de la victoire.
D’abord on patiente une petite heure et demie que j’essaie d’abréger habilement en mettant la main sur deux terrains la feuille de match les numéros 1 et 2 de chaque équipe, mais l’organisateur a l’œil et le bon, du coup rien d’abrégé. On patiente. Je suis confiant, l’équipe possède quasiment trois numéro 1 en simple homme, deux invaincus cette saison en interclubs, une future jupe d’or en simple dames, un double mixte invaincu. De plus, à moins de se prendre un 6/0, notre point average actuel nous permet même de rester en tête en cas de défaite. Mais ça n’est pas notre état d’esprit, nous sommes à Leforest levé depuis pas d’heure pour vaincre, beuhâââââr ! La feuille de match fait frémir nous alignons un E2 face à un F1, deux F2 face à face, et un non-classé face à un F2. Pec Pec Boyington et Ricou commencent simultanément leur simple. En face c’est des p’tits jeunes qui ont de l’énergie et de l’hormone à revendre. Te souviens-tu des superballes en caoutchouc que tu balances sur le sol et qui rebondissent quatre à cinq mètres plus haut ? Eh bien si tu balances une de ces superballes entre deux murs tu as à peu près l’image du match de fous qu’ils entament. Tu sais pas les trajectoires, ni quand ça se termine. D’ailleurs le premier set est marathon dans les deux confrontations, et notre Ricou ne joue pas comme d’habitude. Il fait courir son adversaire, dans tous les sens, mais il ne claque aucune frappe d’ours, ce qui est quand même sa spécialité ! Ensuite, il revient à quatorze égal normalement on a un Ricou piège à loup comme contre Aire. D’autant qu’il reste invaincu depuis deux ans en interclub, mais le doute s’est emparé de lui depuis sa déroute en quarts au tournoi de Saint-Etienne face à VOCminator. Et c’est ainsi qu’il laisse le premier set à son adversaire. De son côté Patrick est lui aussi à la peine. Son adversaire, Vince comme le surnomment affectueusement ses camarades, possède un fond de jeu impressionnant, il semble increvable et contrairement à Pec Pec, il a une frappe de bûcheron. Papy fait de la résistance mais ça ne suffit pas dans le premier set qui est lui aussi concédé à Verquin. C’est la panique dans l’état-major du VOC, faudra-t’-il déclencher le feu nucléaire du point average pour être champion cette saison ?
Les deuxièmes sets sont encore plus éprouvants pour l’équipe, d’autant que ce qui constitue notre principale arme de destruction massive depuis le début de la saison est là aussi mise à mal, je parle de notre "encourage attitude". Verquin gueule aussi fort que nous, et c’est difficile d’être mis en échecs sur plusieurs front à la fois et vas-y que je te lance des "allez Max" ou des "c’est pas fini Vince" à chaque point. Mais lorsque Ricou et Patrick arrachent chacun leur set, un cri animal sort des tréfonds du VOC. Sauf Kevin, mais à son tressautement de paupière droite, nous pouvons aisément constater que son sommeil n’est pas si tranquille Le troisième set est à hurler, d’ailleurs, c’est ce que je fais, c’est Patrick qui fait le plus mal à voir, Verquin nous le malmène par le bout du nez, pendant le temps que Ricou oublieux de toute notion d’attaque tente d’épuiser son adversaire. Seulement le jeune au bad, c’est pareil qu’un chiot fou avec une balle, c’est toujours lui qui va la chercher, quelque soit l’endroit où tu l’envoies, dégoulinante de bave affectueuse. Las ! notre Ricou accuse sa première défaite en D4. C’est la panique à bord. Même Kevin me propose d’annuler le double qu’on foit partager. Comme je sais qu’il ne faut pas réveiller un somnambule, je le laisse délirer. S’il croit qu’il va se défiler comme ça ! Du coup les regards se tournent vers Patrick qui a à cœur de démontrer à tous que son reste de classement E2 n’est pas usurpé. Et malgré des grimaces de martyr, c’est lui qui tire les marrons du feu et emporte la victoire. Mais le Vincent, c’est de l’extra-lourd en devenir, il n’y a que la vilaine blessure ou l’amour qui peut se mettre en travers de son ascension.
Ensuite viennent le simple homme numéro 3 et le simple dame, et on se prend à penser, à l’aune des deux premiers matches, "bin mon vieux, on est pas rentrés !". Mais notre bon vieux Guigui tape la forme olympique et Marie a soif de victoire. C’est vrai que ces derniers temps ses adversaires l’avaient laissée en état de dissécation plus qu’avancée. Mais Marie nous déroule un match magnifique, elle impose son jeu dans le premier set puis , bien que vêtue d’un pantalon, déroule adroitement dans le second, à tel point que si "Jupe de Badminton Magazine" existait, un pool de journalistes la proposerait comme Jupe d’Or 2006. Magnifique Marie ! Guillaume tout pareil, sauf pour la jupe, il nous permet ainsi d’assurer le nul. Ne restent plus que les doubles.
Double hommes Kevin et moi, face à Thomas une jeune connaisance de l’année passée, pas un super bon souvenir du reste, vu qu’il m’a battu en trois sets très disputés, et qu’il a fait pareil contre Jérôme en double messieurs. Le réservoir de la 103 SP est saturé d’antigel, vu que ch’Kev’ et moi menons un p’tit bout de temps dans le premier set. Ensuite notre mauvais choix tactique, Kevin le petit cheval blanc, tous derrière et lui devant, fait le reste. De temps en temps je m’interroge sur certains aspects du sommeil de mon partenaire, certes les yeux ouverts c’est déjà pas habituel, mais il y a des moments il nous pousse des cris qui évoquent immanquablement le baleineau qui fait surface, un espèce de pchouffff qui fait peur. Même s’il ne faut pas voir là, une manifestation sonore d’un rêve particulièrement agréable, voire humide, ces pchouffff achèvent de me déstabiliser. En face ils sont solides, et Verquin remporte logiquement le double messieurs.
Heureusement le VOC déroule le mixte invaincu cette saison : Jim l’illusioniste au service et sa toujours jeune padawan Charlotte. Ils possèdent en double mixte des statistiques effrayantes qui ferait pâlir un Tony Parker, six victoires zéro défaite pour Jimmy, cinq victoires zéro défaite pour Charlie. Cependant en face il y a, outre l’adversaire de Marie, Nathalie qui joue en jupe !, le tombeur de Ricou. Le match débute avec nos encourgements les plus fous. Mais c’est pareil si je vous dis que ce qu’on a sous les yeux c’est du grand art, vous allez encore penser que j’en rajoute. C’est super beau à voir, et vous allez en avoir une preuve avec ce film. Pour les âmes sensibles, attention les yeux et les oreilles, c’est du brutal, surtout les oreilles...
Malheureusement la présence de Charlotte et les smashes rageurs de Jim ne suffisent pas emporter la décision dans le premier set. Cependant que le deuxième set voit refleurir des sourires sur le visage ravagé du VOC section loisirs sous-département interclubs, de nouveaux fans rejoignent nos rangs. En effet, en cas de victoire de Boulogne, Aire-sur-la-Lys peut prétendre à la deuxième place du championnat. C’est alors que le cordage Jean-Marcien cède à deux reprises. Excalibad sa fidèle rapière l’ayant trahi je lui confie alors Turanbal T-clic, mon glaive à double tranchant. Le chœur des partisans du VOC portent nos deux héros, la présence de Charlotte et les smashes perforants de Jim suffisent à emporter la décision dans le deuxième set. C’est la dernière ligne droite, la salle de sport entière suspend son vol, les chars boulonnais et verquinois tirés par les quatres chevaux de l’Apocalypse sont roues contre roues pendant la totalité de l’ultime set. Du dernier virage émerge de la poussière de la piste, dans un fracas de fin du monde, l’équipage, l’équipage... verquinois, malheureusement pour nos vaillants invaincus. Le double de Verquin permet à leur équipe d’égaliser au final. Une victoire aurait eu plus de sel, mais Verquin n’a vraiment pas démérité sur cette rencontre, je pense même que nous sommes passés par une belle porte.
C’est l’heure du discours creux de l’analyste sportif : le bilan de cette saison est globalement positif. Invaincus cette année, nous possédons donc la meilleure défense de la D4, la meilleure attaque avec neuf victoires et peut-être même la meilleure différence de points (à voir avec Aire-sur-la-Lys). Malgré ces chiffres mirobolants, exceptés Peggy et Patrick, tous les joueurs-ses de l’équipe ont été battus au moins une fois, la conclusion étant que l’esprit d’équipe a franchi un nouveau palier. Du point de vue des individualités, il est indéniable que des progrès énormes ont été accomplis par tous, certains rookies ont même réussi le tour de force de se révéler décisifs et même indispensables.
Je remercie chacun des acteurs de cette saison et ils furent nombreux à apporter leur pierre à la forteresse qu’est devenue le VOC loisirs en Départementale (par ordre d’apparition, sur un air des Béruriers Noirs) : Salut à toi Eric STROMBONI, salut à toi Jean-Marc MAUCCI, salut à toi Jérôme TELLIEZ, salut à toi Charlotte VERPOORT, salut à toi Hélène TIZON, salut à toi Guillaume CONTART, salut à toi Marie-Laure HUMBLOT, salut à toi Pierrick MARY, salut à toi Peggy RAFAITIN, salut à toi Kevin LENGLET, salut à toi Patrick PECQUEUX, salut à toi Eric BONNINGUES, salut à toi Xavier OUDIN, salut à toi Frank THOMAS, salut à toi le polo...
L’avenir de l’équipe passe par la D3 l’année prochaine, et malgré les cris d’orfraie de Charlotte, je pense que tous les joueurs de cette saison y ont leur place. L’objectif loisirien pourra raisonablement être l’europe en C1, euh non, la première moitié du tableau, voire être dans les cinq.
1 victoire, 1 nul.
Boulogne | 4/2 | Croisilles |
Boulogne | 3/3 | Verquin |
En détail (les victoires du VOC sont en gras) :
Boulogne | SCORE | Croisilles |
Patrick PECQUEUX | 15/5 - 15/2 | |
Eric STROMBONI | 15/4 - 15/2 | |
Kevin LENGLET | 13/15 - 4/15 | |
Charlotte VERPOORT | 2/11 - 3/11 | |
Marie-Laure H./Jean-Marc M. | 15/4 - 15/9 | |
Guillaume C./Jocelyn K. | 15/8 - 15/5 | |
Boulogne | SCORE | Verquin |
Patrick PECQUEUX | 13/15 - 15/11 - 15/9 | |
Eric STROMBONI | 16/17 - 17/16 - 10/15 | |
Guillaume CONTART | 15/6 - 15/4 | |
Marie-Laure HUMBLOT | 11/7 - 11/1 | |
Charlotte V./Jean-Marc M. | 9/15 - 15/12 - 12/15 | |
Kevin L./Jocelyn K. | 11/15 - 7/15 |
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